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J'ai été un arbre...

  • unascolaperte
  • 27 nov. 2023
  • 2 min de lecture


J’ai été un arbre… Je m’en souviens très bien.

Je me rappelle le Souffle du Vent dans mes branches, la mélodie du rossignol, la caresse de la chouette nichée en mon Centre…

Il y a sous mon écorce tous mes Cœurs qui battent à l’unisson, qui se gorgent de la Vie qui circule dans tout mon Etre, me murmurant la promesse de mille bourgeons, de mille fleurs, de mille fruits.

Vous ne savez rien de Tout ce qui Vibre en moi, au-dessus, au-dessous...

Vous ne voyez pas la course de la fourmi sur mon écorce, vous ne sentez pas l’odeur de la pluie qui ruisselle sur mes feuilles.

Je perçois encore mes racines qui s’enfoncent profondément dans la Terre Noire. Vous qui ne pouvez avoir accès à ces Trésors, sachez qu’il y a un Univers sous vos pieds qui foulent le sol avec indifférence…

N’entendez-vous pas notre Musique ? N’entendez-vous pas nos Secrets ?

Il y a, tout au fond de l’Obscurité les étreintes de mes Frères, les encouragements pour nos petits qui croissent, le partage de nos Richesses, des Milliards de bruissements dont vous ne saisissez même pas la portée…

Une Nuit, au plus fort de la Tempête, j’ai été déraciné. J’ai quitté ma Forêt Bien-Aimée. On me l’a arrachée.

J’ai voyagé longtemps dans un Autre Monde. La Mer m’a charrié. Pour me consoler de mon immense chagrin, Elle m’a fait entendre le rire des Dauphins et le Chant des Baleines. J’ai vu tant de choses… mais j’ai juré de garder le Silence…

Un Jour, alors que le Soleil, à son Zénith, brûlait mes Frères aux alentours, j’ai échoué sur une Plage Blanche…

Alors, j’ai senti le frôlement de tes doigts et j’ai su que tu pouvais me Comprendre.

Regarde-moi. Je suis encore Vivant.

Je suis constitué d’Atomes, d’Energie, je me Métamorphose sans cesse et dans cet Espace qui nous relie Tous, je peux encore deviner les Baisers de ma Forêt.

Même quand j’aurai disparu, je serais encore là, niché au Cœur du Sable, au Cœur de la Terre… Je sentirai les rayons de la Lune, j’entendrai encore le rire des Enfants qui jouent et si ce ballet devait cesser, si Tout devait disparaître, j’aurais Eté…

 
 
 

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